L'age d'Aicha: Difference between revisions

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Similarly, on p. 62 she elaborates why the legal implications of the hadith are obscure.</ref> Les juristes malékites à Médine et les juristes hanafites à Koufa n’ont pas cherché à prouver qu’un père pouvait contracter sa fille mineure vierge en mariage, qui était considérée comme acquise.<ref>In Chapter 4 she details the proof-texts used by Maliki jurists; see p. 79 regarding Hanafi jurists.</ref> Ils ont au contraire discuté du droit d’un père de la contraindre sans consultation, de savoir s’il avait toujours ce droit quand elle n’était plus vierge ou mineure, si elle avait le droit de l’annuler plus tard et ainsi de suite. En effet, contrairement à divers rapports sur les compagnons utilisés par les savants malékites et mis en évidence par Baugh, le hadith d’Aicha ne semble d’aucune utilité pour les domaines de désaccord juridique ou les points pour lesquels ils ont ressenti le besoin de prouver (voir [[Child Marriage in Islamic Law]]). Shâfi'î est le premier juriste à utiliser le hadith d’Aicha sur l'âge du mariage (et plus généralement a innové le Coran et le corpus de hadiths solides comme sources décisives du droit). Il a utilisé le hadith d'Aicha dans le but de prouver le droit d'un père à marier sa fille indépendamment de ses souhaits, bien qu'il ait dû lire dans ses propres hypothèses pour le faire (voir [[Forced Marriage]])<ref>See also the quotes in Dr Little's thesis, pp. 454-5, where Shafi'i can be seen using the hadith in an attempt to prove the right of paternal compulsion.</ref>. Les savants ultérieurs ont suivi Shâfi'î dans cet usage. Cependant, le hadith d’Aicha se contente simplement d’affirmer que son mariage a été contracté quand elle avait six (ou sept ans), et il ne précise pas si elle a été consultée ou forcée par son père, ni même si elle avait atteint la puberté à neuf ans.
Similarly, on p. 62 she elaborates why the legal implications of the hadith are obscure.</ref> Les juristes malékites à Médine et les juristes hanafites à Koufa n’ont pas cherché à prouver qu’un père pouvait contracter sa fille mineure vierge en mariage, qui était considérée comme acquise.<ref>In Chapter 4 she details the proof-texts used by Maliki jurists; see p. 79 regarding Hanafi jurists.</ref> Ils ont au contraire discuté du droit d’un père de la contraindre sans consultation, de savoir s’il avait toujours ce droit quand elle n’était plus vierge ou mineure, si elle avait le droit de l’annuler plus tard et ainsi de suite. En effet, contrairement à divers rapports sur les compagnons utilisés par les savants malékites et mis en évidence par Baugh, le hadith d’Aicha ne semble d’aucune utilité pour les domaines de désaccord juridique ou les points pour lesquels ils ont ressenti le besoin de prouver (voir [[Child Marriage in Islamic Law]]). Shâfi'î est le premier juriste à utiliser le hadith d’Aicha sur l'âge du mariage (et plus généralement a innové le Coran et le corpus de hadiths solides comme sources décisives du droit). Il a utilisé le hadith d'Aicha dans le but de prouver le droit d'un père à marier sa fille indépendamment de ses souhaits, bien qu'il ait dû lire dans ses propres hypothèses pour le faire (voir [[Forced Marriage]])<ref>See also the quotes in Dr Little's thesis, pp. 454-5, where Shafi'i can be seen using the hadith in an attempt to prove the right of paternal compulsion.</ref>. Les savants ultérieurs ont suivi Shâfi'î dans cet usage. Cependant, le hadith d’Aicha se contente simplement d’affirmer que son mariage a été contracté quand elle avait six (ou sept ans), et il ne précise pas si elle a été consultée ou forcée par son père, ni même si elle avait atteint la puberté à neuf ans.


Le cas du Dr Little est néanmoins solide en déclarant que c’est Hisham qui a formulé le ou les hadiths sur l'âge du mariage d'Aicha en Irak et que d'autres en ont dérivé leurs versions. Il fournit également une motivation plausible pour Hisham d’avoir entièrement inventé l’histoire. Toutefois, d’autres peuvent pointer vers quelques traditions qui ne dépendent pas de ce hadith et qui peuvent soutenir la possibilité d’un fond de vérité historique. Le hadith mentionné dans la section Citations pertinentes plus haut sur l’incident de la calomnie (al-Ifk) n’impliquent pas Hisham et soulignent qu’Aicha n’était alors "qu’une jeune fille", bien que l’historicité de cela puisse aussi être mise en doute étant donné les considérations polémiques autour de l’événement.
Le cas du Dr Little est néanmoins solide en déclarant que c’est Hisham qui a formulé le ou les hadiths sur l'âge du mariage d'Aicha en Irak et que d'autres en ont dérivé leurs versions. Il fournit également une motivation plausible pour Hisham d’avoir entièrement inventé l’histoire. Toutefois, d’autres peuvent pointer vers quelques traditions qui ne dépendent pas de ce hadith et qui peuvent soutenir la possibilité d’un fond de vérité historique. Le hadith mentionné plus haut dans la section Citations pertinentes concernant l’incident de la calomnie (al-Ifk) n’implique pas Hisham et souligne qu’Aicha n’était alors "qu’une jeune fille", bien que l’historicité de cela puisse aussi être mise en doute étant donné les considérations polémiques autour de l’événement.


More significant may be an independent tradition which Little says can provisionally be traced back to the Medinan historian Ibn Shihab al-Zuhri (d. 124 AH). Al-Zuhri's hadith, which must have been transmitted while he was in Medina, states that the Messenger of God married Aisha bint Abu Bakr in Shawwal in the tenth year after the prophethood, three years before the migration, and he arranged the marriage feast in Medina (i.e. for consummation) in Shawwal, at the beginning of eight months after his emigration to Medina. Little speculates that Hisham picked a consummation age of nine and used this report of a three year gap between Aisha's marriage and consummation to derive six or seven as the age of her marriage.<ref>See 1 hour 38 minutes in Dr. Joshua Little's lecture entitled [https://www.youtube.com/watch?v=zr6mBlEPxW8&t=2s The Hadith of ʿAʾishah's Marital Age: A Study in the Evolution of Early Islamic Historical Memory] - youtube.com, 26 February 2023
Une tradition indépendante plus significative a pu, selon Little, remonter provisoirement à l’historien médinois Ibn Shihab al-Zuhri (mort en 124 AH). Le hadith d’Al-Zuhri, qui a dû être transmis alors qu’il était à Médine, indique que le Messager de Dieu a épousé Aicha bint Abu Bakr durant le mois de Chawwal dans la dixième année après la prophétie, trois ans avant la migration, et qu’il a organisé la fête pour le mariage à Médine (c.-à-d. pour la consommation) pendant Chawwal, seulement huit mois après son émigration à Médine. Little spécule qu’Hisham a choisi neuf ans comme âge de consommation et a utilisé cet écart de trois ans entre le mariage d’Aicha et la consommation pour déterminer l’âge qu’elle avait à son mariage, soit six ou sept ans.<ref>See 1 hour 38 minutes in Dr. Joshua Little's lecture entitled [https://www.youtube.com/watch?v=zr6mBlEPxW8&t=2s The Hadith of ʿAʾishah's Marital Age: A Study in the Evolution of Early Islamic Historical Memory] - youtube.com, 26 February 2023
For detailed discussion see pp. 373-74, 378-82, 460-61 of Dr Little's thesis.</ref> Others may notice another significance to this apparently earlier al-Zuhri tradition. The three year gap between marriage and consummation mentioned therein, without any obvious polemical function (no age is mentioned), probably and independently implies that Aisha was a child at the time.
For detailed discussion see pp. 373-74, 378-82, 460-61 of Dr Little's thesis.</ref> D’autres remarqueront peut-être une autre signification à cette tradition d’Al-Zuhri apparemment antérieure. L'écart de trois ans entre le mariage et la consommation qui y est mentionné, sans fonction polémique évidente (aucun âge n’est indiqué), implique probablement et indépendamment qu’Aicha était une enfant à l’époque.
===Wider implications===
===Implications plus générales===
While Little's ICMA "reveals a vast amount of accretion, error, contamination, interpolation, borrowing, and false ascription", the "overwhelming majority of the putative [partial common links] and [common links] within the marital-age hadith turned out to be genuine sources whose distinctive redactions were identifiable and (to some degree) reconstructable. Such positive results only held as far back as the middle of the 8th Century CE, however: from thereon backwards, the evidence was either insufficient or outright inconsistent with genuine, early transmission."<ref>pp. 400-401 of Dr Little's thesis</ref>
While Little's ICMA "reveals a vast amount of accretion, error, contamination, interpolation, borrowing, and false ascription", the "overwhelming majority of the putative [partial common links] and [common links] within the marital-age hadith turned out to be genuine sources whose distinctive redactions were identifiable and (to some degree) reconstructable. Such positive results only held as far back as the middle of the 8th Century CE, however: from thereon backwards, the evidence was either insufficient or outright inconsistent with genuine, early transmission."<ref>pp. 400-401 of Dr Little's thesis</ref>


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